Lors d’une visite à l’ancienne abbaye de Clairvaux en Champagne, il est nécessaire de présenter son passeport ou sa carte d’identité, car c’est aussi le site de la prison de sécurité maximale de France et rend la visite très inhabituelle. Janine Marsh marche sur la mince ligne qui sépare le bien du mal à l’abbaye de Clairvaux du XIIe siècle…
Ma visite à l’ancienne abbaye de Clairvaux dans la Côte des Bar, Aube, Champagne est l’une des visites les plus étranges que j’aie jamais entreprises. Bien que les bâtiments de l’Abbaye soient une attraction touristique majeure dans la région, les terrains sont également le site de la prison de haute sécurité n°1 de France où l’infâme Carlos le Chacal a été transféré en 2006.
Faites une visite ici et vous devez remettre un passeport ou une autre forme d’identité, ce qui prépare définitivement le terrain pour une sortie très inhabituelle.
Le guide a insisté sur le fait que nous ne devions pas prendre de photos des tours de guet ou des hauts murs surmontés de barbelés, ni de la grande entrée de la prison. L’utilisation du téléphone portable était interdite et absolument aucune vidéo.
Impossible de ne pas ressentir un moment de malaise quand on vous annonce que de l’autre côté du mur se trouvent 150 des pires criminels de France. Je demande provisoirement s’il y a déjà eu une évasion. Oui, m’a-t-on dit, mais il y a longtemps, en 1971. Les prisonniers ont tué deux personnes mais ils ont été attrapés et punis. Je déglutis et dans l’esprit d’un bon reportage, je prends une profonde inspiration et je continue.
Je suis content de l’avoir fait car les bâtiments de l’abbaye sont étonnants. Fondée en 1115 par un moine cistercien qui devint plus tard Saint-Bernard, avec des ajouts au cours des siècles suivants. C’est incroyable de se tenir à l’intérieur du réfectoire restauré des frères convers en sachant qu’il y a 900 ans, des moines vivaient et travaillaient ici et pourtant, il a l’air presque neuf.
Bizarrement, l’immense zone sur laquelle se dressent une série de bâtiments anciens est gérée conjointement par les ministères de la justice et de la culture, tout remonte à Napoléon Ier. , abandonné après la Révolution française lorsque des centaines d’édifices religieux ont été fermés, comme un lieu idéal pour mettre les nombreux détenus de l’époque. Sa parole était la loi et les pièces froides, à courants d’air et inconfortables sont devenues des enclos pouvant accueillir jusqu’à 3 000 prisonniers à la fois. Les conditions étaient certainement choquantes, encore plus lorsque le guide vous emmène dans la zone «améliorée» des cellules, une série de cages métalliques qui semblent avoir été plantées au milieu d’une immense chambre résonnante. Juste assez de place pour mettre un petit matelas sur le sol, un seau, une petite étagère pour un bol de nourriture. Connus sous le nom de poulaillers, ils étaient un lieu de misère abjecte et purulente.
Si vous pensez qu’ils sont mauvais, attendez de voir les cellules de l’ancien moine dans lesquelles jusqu’à 30 hommes étaient détenus à la fois. Trous d’espionnage dans les murs, pas d’installations et presque pas de lumière, ici les hommes étaient enfermés 23 heures par jour ou plus.
Pire encore, juste au moment où vous pensez que ce n’est pas possible, nous découvrons que des femmes et des enfants aussi jeunes que cinq ans ont également été cognés dans cet enfer. Voler une miche de pain il y a 200 ans en France parce que tu meurs de faim et que tu n’y peux rien, la volonté de survivre est forte, et c’est là que tu pourrais finir. Vraiment épouvantable et en quelque sorte assez fascinant. Certes, Victor Hugo le pensait lorsqu’il visita les lieux en 1834. Des années plus tard, ses souvenirs furent utilisés pour écrire les scènes de prison des Misérables.
C’est avec soulagement que nous découvrons que le côté culturel de l’entreprise a dépensé du temps et de l’argent pour restaurer les morceaux qui sont sous leurs auspices à leur ancienne gloire. De longues salles blanches aux plafonds voûtés époustouflants où se déroulent des concerts pour profiter au maximum de la merveilleuse acoustique.
Lorsque nous émergeons au soleil, récupérons nos passeports et sortons de la porte, nous décidons que la meilleure façon de célébrer notre liberté est de nous diriger vers Champagne Drappier. A la prestigieuse maison de Champagne se trouve une autre des créations de St Bernard, une voûte de 12e Cave centenaire où aujourd’hui le champagne est stocké et les visiteurs peuvent profiter d’une dégustation – une excellente façon d’apporter un peu d’éclat dans la journée.
Site Web avec les détails des horaires, comment s’y rendre et les visites: www.abbayedeclairvaux.com
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Trouvez beaucoup d’informations et de détails sur ce qu’il faut voir et où séjourner dans la région à: www.champagne-ardenne-tourisme.co.uk