Se réveiller au Moulin Bregeon, c’est comme se réveiller dans mon rêve le plus fou de vivre dans une ferme en France rurale.
Ce moulin, construit au 19ème siècle dans la vallée de la Loire, a été restauré avec goût et amour par le propriétaire et fondateur, l’artiste américain Jonathan Robinson. J’ai rencontré Jonathan lorsqu’il m’a appelé à l’improviste pour me présenter son projet. Cet homme est un artiste, amoureux de la beauté esthétique en France et préservant activement la qualité de vie qui fait la France si unique et que l’urbanisme moderne menace de détruire. Son projet, qu’il a lancé il y a 20 ans, est la rénovation de ce moulin du 19ème siècle et du village voisin de la vallée de la Loire pour créer un modèle de beauté esthétique, de joie de vivre et stimuler le tourisme pour aider à sauver la France rurale.
Inutile de dire que nous nous sommes bien entendus et que j’ai eu la chance de voyager en France dans le même avion que Jon. Vous voyez, mon premier arrêt a été dans le Jura, une région très à l’est près de la Suisse, pour rencontrer une dame qui possédait un château. Remarquez, j’avais ces plans établis depuis des mois, mais à la dernière minute, il y a eu une confusion et elle n’a pas eu le temps de me voir, alors j’étais en quelque sorte bloqué. Jonathan m’a pris sous son aile et m’a invité au Moulin Bregeon. J’étais tellement reconnaissant !
Les photos que j’ai vues en ligne du Moulin Bregeon, une retraite de luxe, n’ont pas suffi à me préparer à l’expérience de ce lieu charmant. C’est comme vivre une mise en page de magazine de la plus belle maison de campagne française avec tous les détails en place ; le jardin biologique avec une clôture en bâtons pour empêcher les poules errantes d’entrer, un ruisseau qui coule sous la maison pour créer une énergie Feng Shui propice, d’immenses noisetiers qui parfument l’air.
Tout le monde au Moulin est si accueillant et sympathique, désireux de me faire visiter. Un joyeux labrador chocolat nommé Figaro m’a accueilli à mon arrivée, tout comme les poules, les oies et les chatons. Il y a aussi deux chèvres amicales qui parcourent la propriété. Tout est si naturel et pourtant cela semble si parfaitement orchestré. C’est le talent de Jon pour créer un équilibre de détails et d’éléments pour une vie esthétique mais facile et confortable. Il vit sa passion et cela se ressent dans chaque détail du Moulin et du village. Chacune des suites luxueuses est conçue et décorée pour se fondre dans l’environnement. Chaque poignée de porte, évier, carrelage de sol est méticuleusement choisi pour son authenticité, sa fonction et son style.
C’était enfin une journée ensoleillée en France alors nous nous sommes assis dehors sur le patio en pierre. On m’a remis un verre de vin rouge des vignobles locaux et j’ai raconté ma triste histoire à Pascal, partenaire de Jon et chef du Moulin. “Tout est censé être, vous n’auriez pas pu être bloqué dans un meilleur endroit”. On s’y est attardé, à caresser le chien, à parler littérature, vie de salon parisien, et comment on peut oublier le chaos de la vie urbaine dans ce cadre idyllique. Bientôt, il était plus de 22 heures, mais il faisait encore jour dehors, nous avons mangé un délicieux dîner tardif composé de poulet cultivé localement, de salade du jardin et des meilleures pommes de terre à l’ail fouettées et bien sûr… plus de vin.
C’est ainsi que la vie est censée être vécue, nous avons parlé en français et en anglais de la façon dont nous apprécions les choses simples de la vie, une bonne conversation, de la bonne nourriture, du bon vin. C’est beau la vie ! C’est une belle vie!
Par Alecia Caïn