J’ai visité Oradour-sur-Glane dans le Limousin il y a de nombreuses années. La ville est connue comme le village des martyrs, triste mémorial de son passé tragique et des atrocités qui s’y sont déroulées le 10 juin 1944…
J’avais campé le long de la côte atlantique en allant à un match de rugby à Nontron. C’était à la mi-juin et il faisait extrêmement chaud. Passant un panneau pour Oradour-sur-Glane, mon compagnon et moi avons décidé de nous arrêter et de visiter. Il en savait plus que moi à ce sujet. Un village détruit pendant la Seconde Guerre mondiale par les forces d’occupation, a-t-il dit, il avait été laissé presque exactement tel qu’il était un terrible jour de juin 1944.
Le souvenir de cette visite ne m’a jamais quitté. Bien qu’il s’agisse d’une journée ensoleillée, j’ai néanmoins frissonné en contemplant la destruction complète qui s’offrait à moi. L’explication que mon ami m’avait donnée n’était en aucun cas une préparation pour le spectacle qui s’est présenté à mes yeux et l’histoire qui s’est déroulée et je n’ai pas honte de vous dire que j’ai pleuré quand j’ai entendu ce qui s’était passé ici.
J’ai visité à nouveau en juin 2014. Il y a eu de grands changements. Un centre d’accueil a été érigé et à travers une série de photographies, de panneaux d’information, de films et d’artefacts, l’histoire de ce qui s’est passé dans ce village rural autrefois prospère est révélée pour autant que l’on sache. Car le fait est qu’à ce jour, personne ne peut dire avec certitude pourquoi l’unité de la 2e SS Panzer Division Das Reich a causé de si terribles ravages dans le village et ses habitants.
Cette visite n’était pas moins poignante que ma première fois, bien que les éléments aient fait des ravages dans cet endroit étrangement calme et immobile.
Les forces allemandes, sous le choc des batailles du débarquement en Normandie, ont cherché à réprimer l’activité de la Résistance française, craignant qu’elle ne devienne incontrôlable. Bien que personne ne puisse dire précisément pourquoi Oradour-sur-Glane était leur cible, on pense que l’unité SS patrouillant dans la région a décidé de faire un exemple du village et de terrifier les autres pour qu’ils se soumettent.
Ce n’est pas facile pour moi d’écrire ceci, les mots sont difficiles à trouver qui puissent exprimer la pure horreur de l’inhumanité de l’homme envers l’homme. L’unité SS a rassemblé les villageois, a parqué les femmes et les enfants dans une église et les hommes en groupes dans divers bâtiments de la ville. Ils les ont ensuite massacrés. 642 personnes allant des bébés aux personnes âgées et infirmes ont été assassinées. 240 femmes et 205 enfants ont été asphyxiés, mitraillés et brûlés vifs dans l’église. Les hommes ont été fusillés. La ville est alors systématiquement détruite. Chaque maison, magasin, abri à vélo, poulailler a été décimé.
Lorsque, des années plus tard, le moment de nettoyer est venu, il a été décidé de construire une nouvelle ville et de laisser le vieux village tel qu’il est. Des voitures rouillées dans les rues, un landau renversé, une poupée, une paire de lunettes, les détritus de la vie quotidienne sont restés tels qu’ils étaient ce jour terrible. Un mémorial aux victimes et un rappel que nous devons faire tout notre possible pour que de tels jours ne se reproduisent plus jamais. Il faut le dire, cela ne fait pas une visite heureuse mais c’est une expérience incroyablement puissante, qui étourdit tous ceux qui s’y rendent.
Comme l’a dit Victor Hugo, le grand écrivain français “Ceux qui vivent doivent penser aux morts”…
Site du Mémorial d’Oradour-sur-Glane
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