“Son intellect ne faiblit jamais, il est impatient de tout voir et de tout exprimer. Pour Monet, il y a trop de sujets – il y a de la beauté dans tout ce qui existe. Tout cela doit être peint. La vie est trop courte pour essayer de mettre des limites à sa variété de vues et à son infinité de sensations. Gustave Geoffrey, 1922
Une journée avec Claude Monet à Giverny
« Une journée avec Claude Monet à Giverny » met en lumière la vie et l’art de l’artiste. Bien qu’on ait tant écrit sur le peintre Claude Monet à Giverny, ce beau volume sous étui, une œuvre d’art en soi, tient la tête au-dessus du lot.
À travers des illustrations, des photographies et des textes vifs, nous avons droit à un aperçu sans précédent des jardins, de la maison et de la vie à la maison qui font l’objet des peintures les plus emblématiques de l’impressionniste.
Quand j’y étais au printemps, il était impossible de se promener dans les jardins sans s’arrêter à chaque pas. Un dais de tulipes – des milliers et des milliers d’entre elles ; des centaines de variétés et de couleurs – ont agressé mes sens. Tout autour se trouvaient de vastes treillis feuillus, et malgré un certain ordre bien pensé, il y avait un grand sens de la fantaisie. Je pouvais imaginer à quel point des arbres plus grands se tenant silencieusement à côté témoignaient de nombreuses fêtes en plein air remplies de rires ou d’enfants jouant à cache-cache autour de leurs troncs. Le chant des oiseaux imprégnait l’air avec l’épais parfum des fleurs qui existaient alors comme aujourd’hui.
Giverny est catapulté à la gloire en 1883 lorsque Monet découvre le village depuis la fenêtre d’un train (cette ligne a depuis fermé). C’est là qu’il a passé les quarante dernières années de sa vie, et c’est là qu’il est enterré.
Le jardin du jardinier
A Giverny, la passion horticole de l’artiste est devenue une obsession : il étudie inlassablement les techniques de jardinage et tous les livres de jardinage qui lui tombent sous la main. Il commande de la terre végétale et des centaines de sacs de graines, bien décidé à conquérir les sols crayeux des bords de Seine. Il s’est débarrassé des arbres pour créer des treillis arqués qui s’étendraient sur toute la longueur du chemin menant à la maison depuis la route, mais il s’est vite rendu compte qu’il aurait besoin d’un jardinier en chef et s’est mis à trouver le plus qualifié et le plus expérimenté possible pour l’aider. réaliser les harmonies insaisissables qu’il recherchait. Les résultats étaient stupéfiants.
Le livre débute par une introduction d’Hugues R. Gall, membre de l’Institut de France (Académie des Beaux-Arts) et directeur de la Fondation Claude Monet. Il note que la campagne environnante surprend souvent les visiteurs de cette région par sa beauté et la compare au Kent et à la Toscane. Giverny, dit-il, crée une “impression indélébile sur nos yeux et nos souvenirs”.
De là, nous apprenons une partie de la riche histoire de la région et l’attrait du village lui-même. Nous sommes emmenés à l’intérieur des murs du jardin dit du Clos Normand. La belle-fille de Monet, Blanche, a appris à peindre à ses côtés et pouvait voir cette partie du jardin depuis la fenêtre de sa chambre. Plus tard, Monet fait aménager le bassin aux nénuphars à proximité. Une colonie américaine d’artistes avait découvert Giverny par elle-même et Blanche craquait pour le jeune peintre John Leslie Breck, mais Monet n’en voulut rien et les força à rompre. Blanche, qui devait plus tard épouser le fils aîné de Monet, Jean, vénérait Monet et occupait la maison après la mort de Claude. Mais quand elle mourut en 1947, la maison fut abandonnée et personne ne s’en occupa plus : « Les parterres de fleurs en ruine étaient envahis par les mauvaises herbes et la végétation.
À l’intérieur de la maison de Monet Giverny
L’intérieur de la maison, en particulier pour l’époque, éclate de lumière et reflète le grand amour de Monet pour la couleur et l’art japonais, une influence déterminante dans ses peintures et sa conception de jardins. La lumière entre par les fenêtres qui donnent sur les jardins. Dans la cuisine, des marmites en cuivre brillent sur des carreaux bleus et blancs brillants. Debout dans la salle à manger jaune pastel, on se sent enveloppé de soleil, même par cette journée nuageuse ; il devait être assez gai de se retrouver autour de la table familiale pour partager repas et récits de la vie quotidienne.
Les vues intimes du livre sur le paradis floral de Monet et vie de familletous magnifiquement présentés via des centaines d’illustrations, de souvenirs, de photographies et de peintures, en font la prochaine meilleure chose à être là-bas.
Une journée avec Claude Monet à Giverny (relié – étui) par Adrien Goetz (auteur) ; Francis Hammond (photographe); Hughes R. Gall (avant-propos); Editeur : Flammarion
Barbare Pasquet James est un éditeur de style de vie américain, conférencier et explorateur urbain qui écrit sur la mode et la culture alimentaires, depuis Paris. Elle est connue pour avoir aidé à lancer, écrire et éditer le City Guide To Paris de USA Today et peut être contactée via son blog photo. focusonparis.com