Par une froide et croustillante matinée d’avril, les doigts engourdis et une détermination presque fiévreuse, j’ai cherché des boutons. Les habitants musclés mis à part, j’ai sauté sur un autre ensemble assorti. Mes doigts sont devenus bleus, le nez gonflé, mais la recherche des boutons s’est poursuivie indéfiniment, jusqu’à ce que chaque bouton ait été tourné et jeté ou mis en sac comme un trésor trouvé.
L’assistante du magasin a pris les sacs bombés et m’a indiqué l’unité de chauffage à décongeler pendant qu’elle pesait et étiquetait les boutons. Je frissonnai et dégoulinai mais me sentis ravi. Plus de 100 boutons – 10 boutons par euro, quelle aubaine. Peu importe ce que je ferais avec 100 boutons, c’était la joie de trouver un tel magasin en premier lieu. Mes Folles De Soeurs (qui se traduit par Mes sœurs folles »), est au coin de la rue et facile à manquer. Les boîtes sont à l’extérieur, pleines de boutons, de notions et de zips. Quand la pluie arrive, vous vous mouillez, mais peu importe quand vous êtes un amateur de boutons, un fan de tissu ou que vous aimez les choses matérielles.
Le quartier des tissus parisiens Montmartre
Le quartier des tissus de Paris à Montmartre, juste en dessous du Sacré Coeur est une révélation. Tout un quartier consacré aux étoffes, pompons, rubans, biais et boutons. Et c’est ainsi depuis de nombreuses années. En 1882, Emile Zola publie Au Bonheur des Dames (The Ladies Paradise) racontant l’histoire de la montée d’un empire textile dans cette partie de Paris.
Pour moi c’est comme une confiserie, le choix est infini. Mon pouls s’est accéléré en prenant tout ça. Des boîtes sur le trottoir et au premier étage étaient étiquetées “Coupons”, des restes à 1-3 euros. Pour les patchworkers il existe des packs de petits carrés à prix réduits et les boutons sont vendus au poids.
Ne soyez pas timide, retroussez vos manches, fouillez et creusez profondément pour ces bonnes affaires et savourez les tissus. Pelouses, toiles, laines, jersey, cachemire, soie, gabardine, cuir, ils sont tous là et plus encore. Et par où commencer mieux que le Marché Saint Pierre, six étages consacrés aux couturiers inspirants, aux anciens et aux nouveaux dans le métier.
Ici, vous pouvez comparer les textures, les poids, les couleurs, les prix et repartir avec des boulons de tissus ou juste quelques restes pour faire un coussin qui vous rappellera Paris.
Les anciens magasins textiles de Paris
À la fin des années 1800, le magasin Marché Saint Pierre est devenu synonyme de tissu. Aujourd’hui, les parquets aux larges poutres apparentes et les anciennes caisses enregistreuses dans les cabines où l’on va payer sont des vestiges historiques qui rendent ce lieu magique. J’ai plané près de l’assistant qui a mesuré et coupé, la règle du mètre à la main et de grands ciseaux de mercerie prêts à l’emploi.
Dans les années 1930, Tissus Reine, une boutique plus haut de gamme fait son apparition. Là encore, sur six étages, les tissus sont plus design et plus organisés. Ici, votre tissu est coupé et maintenu pour vous. Un petit ticket écrit à la main est émis et vous faites la queue pour payer à une caisse à l’ancienne. Si vous achetez des articles de mercerie[touscespetitsmorceauxetbobsdontvousavezbesoinpourcoudremaisdontvousnevoussouvenezpasdeleurnom)onvousdonneunpanierquevousremplissezlelaissantàunassistantquitotaliseletoutsurunongletcommeajouterbièresaumenuLescaissiersutilisenttoujourslesystème« aérien »pourenvoyerlesbilletsaubureaudelacomptabilitéunsystèmedetransportaérien(etilyaplusieursdécenniespionnier)quienvoiedesliassesdebilletsàtraversleplafondetdanslesbureauxpourlecomptage[allthoselittlebitsnbobsyouneedforsewingbutcan’trecalltheirname)youaregivenabasketthatyoufillleavingitwithanassistantwhototsupthewholeonatablikeaddingbeerstothemenuThecashiersstillusethe“air”systemtosendnotestotheaccountingofficeanoverhead(andseveraldecadesagopioneering)transportingsystemthatsendspodsofnotesacrosstheceilingandintotheofficesforcounting
Femmes en mission pour les tissus à Paris
Au rez-de-chaussée, de petits mannequins sont drapés de tenues miniatures exquises faites à partir des tissus disponibles. Le magasin est rempli de femmes qui semblent avoir le même enthousiasme que moi et la boutique fait un commerce rugissant. À l’étage supérieur se trouve une plus grande section de patrons – Vogue et Butterick inclus.
J’adore les sols en terrazzo à l’ancienne, fabriqués à partir de plusieurs éclats de marbre et de carreaux. Vous pourriez être dans les années 1950 avec toutes les mesures pratiques, les armoires en bois et le bruit des boulons en tissu tournés et mesurés sur les tables de découpe. Les tables sont empilées, les étagères sont remplies d’épingles, de bobines, de rubans à mesurer, de coussins à épingles, de fil à broder et de sections de boutons dédiées – soigneusement étiquetées et tubulaires et non vendues en paquets idiots de quatre.
Suivant MBF Décoration – où j’ai acheté un tissu jacquard belge fleuri. C’était trop cher d’acheter un compteur, alors j’ai demandé un petit échantillon qui comprenait la majeure partie de la conception de répétition. Cette pièce m’a coûté 60 euros, mais j’ai senti que je m’évanouirais si je devais la laisser derrière moi !
Pour les tissus d’ameublement embellis et lourds, Ronsard Decors – Les Meruelles De St Pierre – a couvert tous mes besoins en biais et mercerie.
Cet endroit est le paradis pour une couturière – Zola avait bien raison !
Judi Castille est une rédactrice indépendante, illustratrice et photographe de paysage/ferme passionnée par le jardinage et le fromage. Elle vit en Creuse, Limousine au coeur du pays des vaches et blogue sur : judicastille.com