Aire-sur-la-Lys est une petite ville plutôt endormie à la frontière entre le Nord et le Pas de Calais, les deux départements du Nord-Pas de Calais.
Ce n’était pas toujours aussi tranquille bien que la rivière Lys qui lui a donné son nom traverse toujours la ville comme elle l’a fait pendant des siècles. Grâce à sa position stratégique entre les montagnes de Flandre et les collines de l’Artois, Aire-sur-la-Lys a été convoitée et disputée, tour à tour espagnole, anglaise, hollandaise et bourguignonne. Ce n’est qu’en 1713 qu’elle devient définitivement française.
Aire-sur-la-Lys a été créée au 9e Siècle par les comtes de Flandre, elle est devenue une place forte et est aujourd’hui parsemée de souvenirs de son passé historique.
Visitez un vendredi matin et vous découvrirez un petit marché animé sur la place pavée sous l’œil attentif de l’horloge du beffroi classée au patrimoine mondial de l’UNESCO qui sonne toutes les demi-heures, entourée de grands bâtiments de style flamand. L’hôtel de ville est plutôt grandiose et rappelle le style de Versailles. Lorsque Aire-sur-la-Lys devient finalement française par le traité d’Utrecht, Louis XIV autorise la construction de l’hôtel de ville mais il impose des conditions : il doit être à la française. L’architecte était local, un ancien élève de Jules Hardouin-Mansart, l’architecte en chef de Louis XIV qui a influencé la refonte de Versailles. Ne manquez pas le fronton avec sa sculpture du Dieu Soleil représentant le Roi, la Fleur de Lys et un aigle sur le trottoir devant. Le roi voulait s’assurer que les habitants de la ville savaient à qui ils devaient être fidèles et le grand bâtiment était un brillant rappel.
Dix ans plus tard, une loi d’urbanisme est votée, imposant aux maisons construites sur la place en forme de triangle autour de la mairie d’être uniformes. Trois étages, de même largeur avec de hautes colonnes décorant la façade. Les seules lacunes ont été faites lorsque les bombes sont tombées pendant la Seconde Guerre mondiale. Heureusement, la plupart des maisons ont survécu, tout comme l’actuel Office de Tourisme construit en 1600.
Financé par une taxe sur le vin et la bière (rien ne change n’est-ce pas ?!) c’est un incroyable monument aux maçons du 17e Siècle avec des frises et des sculptures, dont certaines représentent des coquillages, un clin d’œil au fait que la ville était sur la route des pèlerins de Cantorbéry à Saint-Jacques-de-Compostelle. Il y a ce qui ressemble à un balcon Roméo et Juliette mais c’est en fait une véranda militaire car le bâtiment était à l’origine un bailliage, (bâtiment militaire/fiscal) où se tenaient les commandants des armées pour parler aux troupes rassemblées sur la place. Ces jours-ci, le balcon accueille le maire une fois par an lorsque, le premier week-end de septembre, L’andouille d’Aire (une spécialité locale, une saucisse) est lancée aux foules rassemblées en dessous pour ce festival amusant.
Il y a beaucoup de signes du passé, de vieilles maisons, des statues dans les murs, dont une de la Vierge Marie où les femmes du passé se rassemblaient pour prier pour une naissance facile. Pour bien profiter de la visite, procurez-vous un dépliant à l’office de tourisme qui propose un circuit de 2 km autour de la ville avec des édifices phares classés comme la caserne Vauban ou l’église La Collégiale Saint-Pierre qui abrite une série de fresques du XVIe siècle. représentant le conte de Saint-Jacques visible dans l’ancienne sacristie, l’un des tout premiers cartons.
C’est une ville confortable, typiquement française, historique et paisible. Il y a beaucoup de petits cafés et bars. Plus loin, le pays d’Aire est réputé pour la beauté de ses paysages naturels et apprécié des randonneurs, un pays de collines et de rivières et d’une campagne luxuriante regorgeant de fleurs et de faune, l’endroit idéal pour se ressourcer.
Comment aller là: Aire-sur-la-Lys est à environ 10km de St Omer; à environ 50 minutes de Calais. Vous trouverez plus d’informations sur Aire-sur-la-Lys sur le site de St Omer Tourisme tourisme-saint-omer.com