Il est vrai que le Grand Canyon est, eh bien, grandiose, mais les Britanniques n’ont pas besoin de traverser l’Atlantique pour trouver une gorge impressionnante. Un vol Ryanair low cost de moins de deux heures au départ de Londres Stansted vous conduira à la ville cathédrale de Rodez, porte d’entrée des magnifiques Gorges du Tarn, comme Roger St Pierre l’a découvert lors de sa visite de la charmante Lozère dans le sud-est de la France…
C’est un trajet facile au nord-ouest de l’aéroport dans le département de la Lozère dans la région Languedoc-Roussillon. L’espace, denrée rare dans la vie moderne, y est abondant car c’est le département le moins peuplé de toute la France.
De là, vous aurez une vue sur les Alpes lointaines à l’est, les Pyrénées à l’ouest et le Massif Central au nord – les trois grandes chaînes de montagnes françaises en un seul balayage panoramique. Laissez votre regard balayer à 360° et la vue embrasse le Mont Blanc, la Canigue et à vos pieds La Lozère elle-même offre une énorme variété.
Convulsions volcaniques – les montagnes de Lozère
Créées il y a des milliers d’années à partir de convulsions volcaniques massives, les montagnes ont été adoucies par les âges – le sommet du Mont Lozère ne culmine qu’à 1 699 m – mais abaissées comme elles l’ont peut-être été par le passage d’un million d’années ou plus, elles ont encore une ambiance unique. Il y a une qualité de lumière très particulière dans ces régions. Pas étonnant que la région ait été un tel chez-soi pour les peintres ; pour les poètes aussi.
Au nord, les hautes terres doucement vallonnées de l’Aubrac et de la Margeride sont d’anciennes hautes terres volcaniques, avec de mystérieux blocs de calcaire perçant à travers l’herbe tondue par les animaux de pâturage, car c’est le pays des moutons.
Les grands plateaux calcaires des Causses, les hautes terres pastorales des Cévennes et les vallées séduisantes du Tarn et du Lot voient la nature à son meilleur mais il y a aussi un élément humain clé dans le puissant attrait de la Lozère.
De la Préhistoire à l’occupation romaine, au Moyen-Âge, aux guerres de religion, à la Révolution, à l’époque napoléonienne et jusqu’à l’époque moderne, la Lozère a, malgré son éloignement relatif et sa faible population, joué un rôle parfois dramatique dans l’évolution de la France. nous savons aujourd’hui. L’empreinte de l’histoire est grande dans ces régions.
La nature domine en Belle Lozère
La bordure ouest de la Lozère, située à plus de 1 300 mètres d’altitude dans la partie sud du glorieux Massif Central, est l’Aubrac peu peuplé, un endroit où la nature plutôt que l’homme domine encore. L’air est doux avec l’odeur des herbes sauvages et le parfum des fleurs sauvages alpines. Les arbres sont rares sur ces hautes terres balayées par le vent, mais des affleurements rocheux aux formes étranges ponctuent les vastes prairies de landes vallonnées qui semblent faites pour des promenades tranquilles et des pique-niques idylliques.
Les couleurs glorieuses des orchidées sauvages et les tapis de fleurs sauvages – blancs, violets, roses, jaunes et bleus – ramènent au plus près une vision définie d’abord par de grands cieux et de vastes panoramas. C’est le paradis des photographes.
L’absence relative d’arbres signifie qu’au lieu du bois, c’est la pierre – avec son abondance dans ces régions – qui a été le matériau de construction de choix, offrant un héritage de fermes de carte postale et de petits cottages pittoresques.
Villages et spiritualité en Lozère
Les villages de Nasbinaid, Aumont-Aubrac, Fournels, Prinsuejois, Recolles d’Aubrac et Arzenc – d’Apcher sont particulièrement renommés, construits en granit altéré et en pierre de basalte et présentant d’anciens chemins de pèlerinage, de minuscules chapelles et des calvaires qui témoignent d’un profond mode de vie spirituel
Les hivers sont durs sur ces hautes terres isolées et mystiques, mais au printemps, les herbes, nourries par les ruisseaux souterrains et les lacs de l’ère glaciaire, reprennent vie et le brun vire au vert vif alors que les beaux bovins Aubrac à la robe dorée sont à nouveau retournés dans les pâturages. . Il s’agit d’une race autrefois rare qui a été sauvée d’une extinction imminente dans les années 1970 et qui fleurit à nouveau. Aujourd’hui, ils produisent également un yaourt spécialement apprécié et des fromages riches.
Située entre 1 000 et 1 500 mètres d’altitude, la Margeride obsédante offre une vue imprenable sur les landes parsemées de granit, les riches pâturages et les forêts denses. C’est une terre de solitude obsédante, le silence n’est rompu que par le chant des oiseaux, le sifflement du vent et le murmure d’innombrables petits ruisseaux. La Lozère est sillonnée par un réseau de minuscules routes, dont beaucoup sont pratiquement à voie unique. Pourtant, ce lieu apparemment vide connaît une occupation humaine longue et souvent mouvementée. De Marvejols royaux à Saut Akban sur Limagnole, même le plus petit des hameaux a une histoire qui suinte de ses pierres. C’est ici que les Gaulois du Gévaudan ont combattu les légions de César – et c’est ici, à l’époque de Marie-Antoinette au XVIIIe siècle, qu’un mystérieux tueur en série que les habitants appelaient “La Bête” a tracé une piste sanglante pendant trois années terribles. Finalement, la responsabilité de la mort a été imputée, sans aucune preuve réelle, à la porte des loups qui parcouraient ces collines à l’époque.
Heureusement, en ces temps plus éclairés, ce vaste parc national est devenu un refuge protégé pour ces animaux beaux mais trop souvent méconnus. Et ici, les derniers bisons européens indigènes ont également trouvé refuge.