En serpentant à travers les plaines du Vaucluse en Provence (toutes d’oliviers, de lavandes et de vignes), vous apercevez Oppède le Vieux suspendu au-dessus de vous sur la face nord du Petit Luberon. Il semble obsédant et beau…
La montée…
Oppède le Vieux remonte au moins au XIIème siècle. Tout en haut du village se dressent les vestiges d’un château médiéval et d’une formidable église romane. Le château fut d’abord la demeure des comtes de Toulouse. Il appartenait à la papauté au XIIIe siècle. Et par la suite au sanguinaire Jean Maynier, baron d’Oppède au XVIe siècle. Ce dernier a utilisé le positionnement stratégique d’Oppède pour faire la guerre et on pense qu’il est responsable du massacre de 3 000 personnes dont des femmes, des enfants et des personnes âgées.
Et tomber
Malgré ses occupants, le village a prospéré en tant que communauté agricole forte de 900 personnes pendant plusieurs centaines d’années. Mais à la fin du XVIIe siècle, le château est abandonné. Lentement, les habitants ont commencé à descendre vers Oppède-les-Poulivets dans la vallée en contrebas. Les maisons à flanc de montagne y sont humides et le Luberon y projette une longue ombre, surtout en hiver. En 1909, avec le déménagement de la mairie principale dans la vallée, la nature a été laissée à la reconquête du village.
Et puis la renaissance
Mais pour la Seconde Guerre mondiale, cela aurait probablement été la fin d’Oppède le Vieux. Mais en 1940, attirée par sa situation isolée, une petite communauté de créateurs s’installe dans le village pour échapper aux persécutions de l’occupant. La communauté est finalement passée à environ 50 personnes, dont l’architecte Bernard Zehrfuss, le sculpteur français François Stahly et l’écrivain et artiste Consuelo de Saint Exupéry.
Bien que, comme d’autres l’avaient fait avant eux, les créatifs ont également déménagé. Mais, si vous regardez attentivement, vous verrez l’étrange mur peint comme preuve qu’ils étaient là. Et aujourd’hui, les gens commencent à reculer.
On a l’impression que peu de choses ont changé au cours des derniers siècles lorsque vous laissez votre voiture dans le parking en contrebas et que vous commencez à grimper au sommet. Les rues d’Oppède sont étroites, pavées et escarpées. Les ruelles et les maisons défient la gravité.
L’impressionnante église Notre-Dame-d’Alydon possède à la fois une gargouille et un clocher hexagonal et ce n’est certainement pas ce à quoi vous vous attendez. Il abrite également des fresques décolorées ainsi que des récitals de musique en été. Mais malheureusement, le château attenant n’est guère plus que des ruines.
Ci-dessous, et à chaque tournant, se trouvent des vues majestueuses et larges des plaines. On a l’impression que toute la Provence s’étale sous vous. Et, même fin octobre quand j’y suis allé, le ciel est toujours bleu et les monts du Vaucluse et le Mont Ventoux se voient au loin. C’est silencieux. Envoûtant. Superbe.
Un petit café original
Lorsque vous avez suffisamment bu du Vaucluse ci-dessous, vous tournez et redescendez vers la place principale. Promenez-vous devant des portes intrigantes dans des coins cachés, des murs des XVe et XVIe siècles et des grappes de géraniums sortant de pots dans de jolies cours.
Le Petit Café est délicieusement excentrique. Une voiture de sport vintage est garée à l’extérieur et un assortiment bizarre de bric à brac remplit la salle à manger et l’intérieur, y compris une chaise de dentiste ! Je n’aimais pas demander.
À l’extérieur, vous vous asseyez sous les arbres sur un assortiment de coussins aux couleurs vives, de tables et de chaises peintes. Il y a un grand figuier, un chien blanc hirsute, des lumières colorées et des bouteilles en verre, un vieux tonneau à vin, des pots en bambou, une volière et un assortiment d’herbes qui correspondent à l’excentricité et au charme de votre hôte.
Un Panier des Saveurs (qui est un tapas à base d’ingrédients provençaux de saison) servi sur un vieux plateau vintage rouillé et un verre de vin blanc frais plus tard et vous êtes prêt à passer le reste de votre vie ici. C’est l’un de ces endroits hédonistes que l’on visite par pur plaisir. Et ensuite envie de rester toute une vie. Bref, c’est l’un des nombreux petits joyaux de la Provence.
Vous pouvez en savoir plus sur le Vaucluse en Provence sur www.provenceguide.com
par Lucy Pitts, rédactrice en chef adjointe de The Good Life France
En savoir plus sur la Provence
Que voir à Carpentras en Provence
Guide de la ville d’Avignon
20 raisons de visiter la Provence
5 villages à tomber amoureux en Provence